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Article de presse |
La valse des timides |
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Par Julie
Charette
Article publié dans L’Express d’Outremont,
le jeudi 2 août 2007.
L’Outremontaise Nathalène Armand a publié le 31 mai dernier, La Valse
des timides, un roman en trois temps empreint du rythme de la valse.
Une prémisse simple et enlevante à la fois. « Trois jours de
canicule, trois personnages dit « normaux » qui sont confrontés à un
certain type de solitude et leur tentative pour tenter ou non de
s’en sortir », décrit l’écrivaine.
Âgée de 36 ans, Nathalène Armand chemine sur les trottoirs du
Mile-End depuis son enfance et réside à Outremont depuis près d’un
an. Rédactrice dans le milieu des affaires depuis une dizaine
d’années, elle a fondé sa propre compagnie de rédaction stratégique
il y a quatre ans.
L’écriture est une compagne de longue date. « À 12 ans, c’était
clair pour moi que j’allais écrire et cela même si les orienteurs au
secondaire m’ont dit que ce n’était pas un métier », confie Mme
Armand en ajoutant qu’elle écrivait alors sur une machine à écrire.
« Mes premiers textes ont été écrit sur une vieille Underwood que je
conserve toujours à la maison. »
Son écriture est concise et empreinte d’humour. « On peut très bien
écrire des choses sur la solitude avec une touche d’humour. C’est
une façon de communiquer qui fait partie de la vie. »
Son premier roman, Le Bonheur rend sourd, a été publié en novembre
2006 et il a été finaliste au prix Robert-Cliche. « Être en lice
pour ce prix a été bénéfique. À moins d’avoir une promo délirante,
il existe peu de moyens pour essayer de faire connaître mes romans
», confie celle qui témoigne ainsi du quotidien difficile vécu par
la majorité des écrivains au Québec.
Bien vivre de sa plume demeure le fait de l’exception dans un petit
marché comme celui du Québec. « Il est plutôt difficile de sortir du
lot. Le bouche à oreille demeure la seule façon de faire la
promotion de mes livres. »
Dans le cadre du concours de la Fondation Desjardins pour la relève
au cinéma elle a obtenu une deuxième en adaptant son premier roman
pour le 7e art. « Les scénarios restent dans le tiroir jusqu’à ce
qu’ils aient trouvé un réalisateur ou un producteur. Donc, mon
scénario est là, dans le tiroir, en attendant. »
Le roman La Valse des timides est construit sur un rythme de valse à
trois temps où les trois personnages sont confrontés à diverses
difficultés pendant trois jours de canicule. « Cette chaleur permet
de confronter les personnages à leurs propres démons. Cette
situation extrême permet de plonger rapidement dans les peurs des
personnages. »
La canicule est peinte par l’entremise de différents modes de
communication: la télévision, la tradition orale et l’amitié.
Les trois personnages, Adeline, Yuki et Louis évoluent dans trois
univers parallèle, la banlieue, la campagne et la ville qui se
rencontreront dans l’étouffante canicule estivale. Ces personnages
timides sont confrontés à leurs inhibitions. « C’est la timidité qui
m’intéressait. Je crois qu’il y a en chacun de nous certains
complexes et nous avons tous au fond de nous un peu de timidité »,
révèle Mme Armand.
Les trois jours de canicule permettent de construire un microcosme
étouffant de moiteur.
« Quand j’ai commencé le roman, on parlait déjà de réchauffement
climatique. Je voulais travailler ce sujet sans jugement de valeur
et montrer les effets au quotidien de la canicule. »
À l’image du personnage d’Adeline, œuvrer dans un emploi n’offrant
aucune valorisation personnelle peut miner sérieusement le moral. «
Le travail peut ne pas être un moyen pour les gens de se réaliser »,
estime Mme Armand.
La musique cadence le roman et met en lumière l’omniprésence des
sons dans notre environnement. « Il y a toujours une musique qui
nous accompagne au quotidien », relate celle qui joue du violoncelle
dans ses moments de loisirs.
Cette musique du quotidien est traduite par une chanson de Stefie
Shock pour Yuki, le chant de Maria Callas pour Louis et les bruits
émanant de la télévision pour Adeline. « Pour le personnage
d’Adeline, la télévision représente en quelque sorte sa seule
référence au monde extérieur. »
Les chansons, telle une musique à soi, accompagnent les personnages
confrontés à leurs peurs. « Les chansons qu’ils écoutent les
rejoignent et représente une bouée pour eux. Ces chansons traduisent
un aspect de la personnalité des personnages », indique la
romancière.
Son troisième roman est en cours d’écriture et elle travaille aussi
à la rédaction d’une nouvelle. « Avec tout ce travail d’écriture en
plus de mon travail de rédactrice, je prends entre trois et quatre
ans pour écrire un roman. » |
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Article de presse |
Le bonheur rend sourd |
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Par Geneviève Allard
Article publié dans L’Express d’Outremont,
le jeudi 1er février 2007.
Le
bonheur est dans le livre
Si l'amour rend aveugle, le bonheur, selon Nathalène Armand, rend
sourd. La scénariste et rédactrice, qui arpente les rues du Mile-End
depuis sa plus tendre enfance, a sorti en novembre dernier son premier
roman, intitulé Le bonheur rend sourd, aux Éditions
du Cram. « C'est
mon premier livre publié, mais je suis déjà rendue ailleurs. J'ai
écrit ce livre il y a six ans, mais j'ai paressé un peu pour trouver
un éditeur »,
dit-elle.
Ce premier effort littéraire retrace les aventures d'une jeune fille
de 29 ans nommée Lulu. Les personnages qu’elle côtoie sont notamment
Bach et Tortelier. À la mort de son père, la vie de Lulu bascule. La
musique, l'humour et surtout l'amitié l'aideront à traverser cette
période de malaise, ponctuée d'événements singuliers, mais ô combien
régénérateurs.
Un juif hassidique fredonne Et si tu n'existais pas de Joe Dassin près
de chez elle. Arsène le violoncelle
rêve d'une belle contrebasse
parisienne, et Lulu joue nue pour son professeur de musique, le tout
pendant que
la guerre des mangues bat son plein dans le Mile-End.
« Lulu se dit que si quelque chose va bien, elle
va finir par avoir le
pot, comme dans la théorie du pot de fleurs », explique Nathalène
Armand.
Le Mile-End et Outremont sont le théâtre des aventures des personnages
du livre Le bonheur rend sourd, parce que l'auteure de 36 ans y a un
rapport particulier. « Je reviens toujours dans le quartier. J'adore le
Mile-End, c'est très multiculturel, j'ai habité sur Hutchison quand
j'étais petite. J'aime le mont Royal, j'aime acheter mes légumes sur
le trottoir », s'enthousiasme la titulaire d'une maîtrise en création
littéraire à l'Université McGill.
L'écriture de Nathalène Armand est faite de concision, d’humour et de
fantaisie. « On m'a dit avoir été touché par les personnages.»
Elle mentionne avoir préparé un scénario du livre pour le grand écran.
« Il est un peu mis de côté par contre. Présentement, je travaille plus
à faire des scénarios pour le multimédia, à faire de la rédaction
publicitaire et du travail en entreprise.»
Le scénario du livre, qui s'intitule Je suis trente ans a tout de même
remporté la deuxième place au concours de la Fondation Desjardins pour
la relève du cinéma, dans la catégorie « développement d'un projet de
long métrage de fiction », en 2002-2003.
Nathalène Armand sait qu'elle veut écrire depuis l'âge de 12 ans, soit
depuis qu'elle a eu sa première machine à écrire. Sa vision de la
littérature? Le pouvoir d'écrire une bonne histoire. « Il faut que le
lecteur ait envie de tourner la page. C'est la mission de l'auteur. »
Et si c'était ça le bonheur? |
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