Le bonheur rend sourd
Par Geneviève Allard
Article publié dans L’Express d’Outremont,
le jeudi 1er février 2007.
Le bonheur est dans le livre
L’amour rend aveugle, le bonheur, selon Nathalène Armand, rend sourd. La scénariste et rédactrice, qui arpente les rues du Mile-End depuis sa plus tendre enfance, a sorti en novembre dernier son premier roman, intitulé Le bonheur rend sourd, aux Éditions du Cram. « C’est mon premier livre publié, mais je suis déjà rendue aileurs. J’ai écrit ce livre il y a six ans, mais j’ai paressé un peu pour trouver un éditeur », dit-elle.
Ce premier effort littéraire retrace les aventures d’une jeune fille de 29 ans nommée Lulu. Les personnages qu’elle côtoie sont notamment Bach et Tortelier. À la mort de son père, la vie de Lulu bascule. La musique, l’humour et surtout l’amitié l’aideront à traverser cette période de malaise, ponctuée d’événements singuliers, mais ô combien régénérateurs.
Un juif hassidique fredonne Et si tu n’existais pas de Joe Dassin près de chez elle. Arsène le violoncelle rêve d’une belle contrebasse parisienne, et Lulu joue nue pour son professeur de musique, le tout pendant que la guerre des mangues bat son plein dans le Mile-End. « Lulu se dit que si quelque chose va bien, elle
va finir par avoir le pot, comme dans la théorie du pot de fleurs », explique Nathalène Armand.
Le Mile-End et Outremont sont le théâtre des aventures des personnages du livre Le bonheur rend sourd, parce que l’auteure de 36 ans y a un rapport particulier. « Je reviens toujours dans le quartier. J’adore le Mile-End, c’est très multiculturel, j’ai habité sur Hutchison quand j’étais petite. J’aime le mont Royal, j’aime acheter mes légumes sur le trottoir », s’enthousiasme la titulaire d’une maîtrise en création littéraire à l’Université McGill.
L’écriture de Nathalène Armand est faite de concision, d’humour et de fantaisie. « On m’a dit avoir été touché par les personnages.»
Elle mentionne avoir préparé un scénario du livre pour le grand écran. « Il est un peu mis de côté par contre. Présentement, je travaille plus à faire des scénarios pour le multimédia, à faire de la rédaction publicitaire et du travail en entreprise.»
Le scénario du livre, qui s’intitule Je suis trente ans a tout de même remporté la deuxième place au concours de la Fondation Desjardins pour la relève du cinéma, dans la catégorie « développement d’un projet de long métrage de fiction », en 2002-2003.
Nathalène Armand sait qu’elle veut écrire depuis l’âge de 12 ans, soit depuis qu’elle a eu sa première machine à écrire. Sa vision de la littérature? Le pouvoir d’écrire une bonne histoire. « Il faut que le lecteur ait envie de tourner la page. C’est la mission de l’auteur. »
Et si c’était ça le bonheur?